Dès le début de leurs émissions, les Chambres de Commerce se sont préoccupées du préjudice que pourrait
leur faire subir la circulation de fausses coupures, car elles risqueraient alors de voir la somme à
rembourser dépasser la contre-valeur déposée en nantissement, et ce malgré la prévision que nombre de
billets ne seraient pas présentés au remboursement, détruits accidentellement ou conservés par les
collectionneurs. Pour remédier à ce danger, certaines Chambres, dont celle de Toulouse, demandent à
leurs ressortissants de n’accepter que les coupures de leur circonscription, et proposent de ramener
les billets dans leur lieu d’origine, les faux étant plus faciles à distinguer par ceux qui ont
l’habitude de manipuler les originaux. Dans la même optique, la Chambre de Toulouse proposera en
juillet 1920, à l’assemblée des Chambres de la région, la création de billets régionaux, comme l’a
fait par exemple la Région Provençale
Il ne semble pas, en tous cas, que les coupures de la Chambre de Toulouse aient inspiré les faussaires,
au contraire de ce qui se passa à Béziers.
Parallèlement la Chambre de Commerce de Toulouse avait envisagé la frappe de jetons métalliques,
locaux ou régionaux. L’administration des finances, qui avait jusqu’alors refusé ce projet, change
d’avis, et le 13 août 1920, elle propose la création sur le plan national de monnaies métalliques,
au nom de l’ensemble des Chambres de Commerce, les conventions qui lient la France à l’Union Latine
empêchant une frappe officielle de ce type. Devant les risques que comporte l’opération (financiers,
contrefaçon…) les Chambres sont pour le moins réticentes. Il sera finalement décidé qu’elles ne
participeront ni aux frais, ni aux risques de l’émission : elles seront seulement appelées à prêter
leur nom et à apporter leur concours pour la mise en circulation des espèces nouvelles.
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