Au mois d’avril 1922, après beaucoup de réticences et une longue controverse, les Chambres de Commerce
accèdent au désir du ministre qui demande que la contre-valeur des bons de monnaie émis avant 5 octobre 1915
soit transférée des coffres de la Banque de France au compte du Trésor, dont les bons sont porteurs d’un
intérêt de 2 %. Ce transfert ne concerne donc que la contre-valeur des billets du 1er type, les seuls
émis à Toulouse avant cette date.
En mai, le ministre fait savoir qu’il ne sera pas fait appel à la frappe privée pour la fabrication des
pièces de bronze-aluminium prévues, contrairement à ce qu’avaient demandé les Chambres, pour accélérer
l’approvisionnement de la province en espèces métalliques.
Par contre, l’industrie privée, en l’occurrence la société d’Electro-métallurgie de Dives-sur-Mer (Calvados)
participera à la frappe des pièces de 5 et 10 centimes en nickel.
Au mois de septembre, le ministre informe les Chambres qu’il a fait retirer de la circulation des jetons
aux caractéristiques analogues aux pièces officielles de bronze-aluminium, mais qui ont été frappées par
une Chambre de Commerce (qui n’est pas nommée), et qu’il interdit de telles initiatives (5)
Le 5 novembre 1922, Toulouse reçoit ses premiers jetons-monnaies officiels gravés par Domard.
A partir de ce jour, s’effectuent des rentrées de bons de plus en plus importantes, qui débordent rapidement
les possibilités des employés de la Chambre à la Banque de France. Alors est abandonné le principe
du reclassement des billets par émission. Et, par voie de conséquences, à partir du 5 mars 1923,
la destruction des coupures ne sera plus chiffrée pour chaque émission.
Le temps des billets des Chambres de Commerce est désormais compté.
Le 24 juin 1924, les fonds de garantie cessent de porter intérêts, et les retraits de coupures se
faisant de plus en plus faibles, le guichet de la Chambre à la Banque de France est définitivement
fermé le 31 décembre 1224.
La loi du 12 janvier 1926 prescrit le retrait général et définitif des bons de monnaie des Chambres
de Commerce dans un délai de 3 mois à compter du 1er février 1926.
Le 2 juillet 1926 a lieu la dernière incinération des coupures de la Chambre de Toulouse.
Sur les 20 100 000 francs émis, les bons présentés au remboursement puis incinérés représentent
18 450 973,50 francs.
C’est donc un bénéfice de 1 549 026,50 francs qu’a réalisé la Chambre du seul fait des billets non présentés
au remboursement, ce qui représente tout de même plus de 7,5 % de la totalité des émissions.
Heureusement d’ailleurs pour la Chambre, car si l’on fait le bilan financier des opérations :
dépenses de 8 666 934,24 francs, recettes de 10 164 547,61 francs, bénéfice de 1 497 613,37 francs:
on voit que sans cet apport un peu inespéré, la Chambre eût perdu 51 413,13 francs.
Il n’est bien sûr ici question que du bilan financier, qui ne tient aucun compte du travail considérable
des membres de la commission des billets, ni du temps nécessaire, pendant 12 ans à la réalisation de
cette tâche.
Après un différent de plusieurs mois entre le ministre de tutelle qui entend avoir un regard sur
l’utilisation qui doit en être faite, et la Chambre de Commerce de Toulouse, celle-ci affectera
principalement ce bénéfice à la réfection et la construction de bâtiments lui appartenant.
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