2ème émission - 20 juin 1917

Le 20 juin 1917, devant la pénurie de monnaie divisionnaire qui se manifeste à nouveau après une amélioration temporaire, et considérant l’état des billets en circulation " dangereux pour la santé publique", la Chambre décide d’une nouvelle émission de billets.

Mais une circulaire de décembre 1916 impose maintenant de placer la totalité du fonds de garantie sous forme de Bons du trésor, portant 2 % d’intérêts, ce qui permet de couvrir largement les frais d’entretien. Puisque les conditions ont changé, la Chambre décide que les billets seront entièrement nouveaux.

Pour les 8 750 000 billets du 2ème type, représentant 7 000 000 francs, la facture s’élèvera à 62 635 francs

Le 9 septembre 1917 s’ouvre, à la succursale de la Banque de France à Toulouse, un guichet dont l’employé, soumis au règlement du personnel de la Banque de France, appartient au personnel de la Chambre et est rémunéré par la Chambre.

Parallèlement à la distribution des nouveaux billets s’effectue le retrait des vieilles coupures, salies ou usagées, qui vont très vite encombrer les caves de la Chambre où elles subissent " une véritable fermentation ". La Chambre décide alors de les détruire par incinération à l’Usine à Gaz de Toulouse, sous le double contrôle des membres de la commission des billets et de Maître Thuillier, huissier rue de Metz chargé de dresser procès-verbal des opérations.

Le 4 avril 1917 sont détruits en une heure, 1 000 paquets de 1 000 billets enfermés dans 10 sacs de toile qui ont été transportés par deux omnibus.

Le lendemain, en quatre heures sont incinérés 2 720 000 billets que trois omnibus ont transportés dans 23 sacs de toile. Mais ce retour des coupures du 1er type ne se fait pas sans mal, malgré les appels au public par voie d’affiches et dans les journaux, car dans les départements voisins on accepte couramment les billets toulousains, et leur retour s’avère plus aléatoire.

Billets de 1 franc
Ce billet, qui garde les mêmes dimensions que celui du 1er type (107 mm sur 62 mm), est un camaïeu de vert bordé de blanc.

Au recto, le cadre simplifié s’apparente par sa sobriété à celui du billet de 50 centimes du premier type.

Le fond de sûreté répète la mention Chambre de Commerce de Toulouse 1917

Surmontant la valeur faciale UN FRANC est reproduit le jeton d’or donné chaque année, au XVII ème siècle, aux membres de la Chambre de Toulouse, et dont la première distribution date de 1710.

Les coins, gravés par Dollin d’après les coins originaux gravés à Toulouse par « le Sieur Simonin » et brisés en 1713, sont conservés au Musée de l’Hôtel de Monnaies de Paris. L’avers présente Minerve assise, le coude gauche appuyé sur deux écusson aux armes de la province du Languedoc et de la ville de Toulouse. De sa main droite, elle tient une haste ornée d’une flamme fleurdelisée. Au loin apparaît la ville de Toulouse surmontée de la légende COMMERCIA MENTE REGUNTUR . Au revers vogue un vaisseau entouré de la légende CONCILIUM TOLOSANI COMMERCII

Ce vaisseau ressemble beaucoup à celui que reproduit la gravure ci-dessous, conservée dans les archives de la Chambre.

Armorial de la Chambre de Commerce de Toulouse, gravé en 1755, et reproduit en 1885 par Emmanuel Delorme, secrétaire-archiviste de la Chambre.

La mention Chambre de Commerce de Toulouse  domine à gauche le chiffre arabe 1 , blanc, bordé de vert, et barré par Délibération du 20 juin 1917  qui surmonte Le Trésorier » (et sa signature). A droite, le même chiffre 1 barré par Emission 1917  surmonte Le Président  (et sa signature).

La série est indiquée en bas à gauche. En bas et au centre, le numéro du billet a été apposé secondairement en noir.

Dans un médaillon ovale central, on retrouve sur fond blanc le navire dessiné par Roschach qui avait déjà figuré au recto des billets de la première émission.

Au verso, sur six lignes figure figure le texte :

  Ce Billet échangeable contre des
Billets de la Banque de France doit être présenté
Au remboursement avant le 31 Décembre 1922
Sous peine de prescription passé ce délai.
Les fonds en nantissement sont déposés suivant
Circulaire ministérielle au compte du Trésor. 

Sont reproduites, aux quatre angles les armes du chef-lieu et des trois sous-préfectures de Haute-Garonne :

- dans l’angle supérieur gauche, les armes de Toulouse « de gueules, à croix vidée, cléchée et pommetée de douze pièces d’or ; en pointe, un agneau d’argent, la tête détournée, accompagné à dextre du Château Narbonnais d’argent, et à senestre de l’Eglise Saint-Sernin de même; au chef d’azur semé de fleurs de lys d’or »;
- dans l’angle supérieur droit les armes de Muret « blason écartelé ; aux 1 et 4 de gueules, à un château à trois tour d’argent, ouvert du champ, maçonné de sable ; aux 2 et 3, de gueules à quatre otelles d’argent posées en sautoir »;
- dans l’angle inférieur gauche, les armes de Saint-Gaudens « d’azur, à une cloche d’argent bataillée d’or »;
- dans l’angle inférieur droit les armes de Villefranche de Lauragais « de gueules, à une croix de Toulouse d’or, accostée en pointe de deux tours d’argent: au chef d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or ».

A l’extérieur du cadre, sur le fond blanc sont portés, à gauche, C. Berdoulat , et à droite Toulouse , mentions figurant en mêmes places sur le billet de 1 franc du premier type, mais au recto.

Six séries vont être émises jusqu’en 1919, de la Série 1  à la Série 6, les cinq premières de 1 000 000 de coupures chacune , la dernière de 250 000 seulement.

On ne connaît pas de billet d'essai ou d'épreuve pour les Série 5 et 6 de ces bons de 1917.

Série 1
Billet circulant numéroté Verso commun à tous ces billets
Billet d'épreuve ANNULÉ et 000000 Billet d'épreuve ANNULÉ
Série 2
Billet circulant numéroté Billet d'épreuve ANNULÉ
Série 3
Billet circulant numéroté Billet d'épreuve ANNULÉ
Série 4
Billet circulant numéroté Billet d'épreuve ANNULÉ
Séries 5 et 6
Série 5 _ Billet circulant numéroté Série 6 - Billet circulant numéroté
Billets de 50 centimes

Il est légèrement plus petit que le billet de 50 centimes du 1er type : 89 mm sur 48.

Au recto le cadre marron est interrompu en haut par l’inscription Chambre de Commerce de Toulouse  en marron sur le fond de sûreté bleu-vert, et en bas par le navire de Roschach dans un médaillon rond.

Le fond de sûreté bleu-vert est constitué par la répétition de la mention Chambre de Commerce de Toulouse 17. Il est interrompu en son centre par le nombre 50   en lettres blanches bordées de vert. Il est à remarquer qu’au milieu du billet, la date portée par le fond de sûreté n’est plus 1917, mais 17.

La valeur faciale Cinquante Centimes  apparaît en toutes lettres, au-dessus des mentions Le Trésorier  à gauche, et Le Président , et de leurs signatures respectives.

La série est portée en bas à gauche, en lettres marron comme l’ensemble des inscriptions.

En dehors du cadre  C. Berdoulat à gauche et  Toulouse   à droite se détachent sur le fond blanc.

Le verso se détache en marron sur fond blanc. Encadré en haut par la valeur faciale 50 et en bas par Délibération du 20 juin 1917, on retrouve le médaillon ovale blanc, avec la même inscription en six lignes que pour le billet de 1 franc, mais sans la nef.

4 séries se sont succédées, de la Série 1  à la Série 4, les trois premières de 1 000 000, la dernière de 500 000 bons.

Il existe deux épreuves pour la Série 1, une pour la Série 2, une pour la Série 3, mais on n’en connaît pas pour la Série 4.

La facture s’élèvera à 62 635 francs pour ces 8 750 000 billets du 2ème type représentant 7 000 000 francs.

Série 1
Billet circulant numéroté Verso commun à tous ces billets
Billet d'épreuve ANNULÉ Billet d'épreuve ANNULÉ et 000000
Série 2
Billet circulant numéroté Billet d'épreuve ANNULÉ
Série 3
Billet circulant numéroté Billet d'épreuve ANNULÉ
Série 4
Billet circulant numéroté